2 - Le Groupe des communistes internationalistes de Hollande 1934-1939
C’est le spirituel trotskyste hollandais Sneevliet (1) qui, dans
les années 1930, qualifia un jour, avec ce sens de la formule qui le
caractérisait, le « Groupe des communistes
internationalistes » de Hollande de « moines du marxisme ». Le
trait était évidemment caricatural, mais il était plein d’esprit, et
c’est pourquoi il fut précisément estimé à sa juste valeur au sein du
groupe. Comme toute caricature, celle-ci contenait un certain
pourcentage d’une vérité qui était, pour Sneevliet, politiquement
inacceptable, mais aussi, pour le groupe lui-même, historiquement
irréfutable. Il s’agissait d’un point - entre autres - sur lequel il
y avait une nette séparation entre Sneevliet et le GIC. En tant que
dirigeant d’un parti parlementaire, qui collaborait en outre
étroitement avec un mouvement syndical bien précis, tous ses
efforts tendaient avant tout vers l’action politique. Sneevliet ne
pouvait à vrai dire pas situer un groupe se comportant tout
autrement au sein du mouvement ouvrier de l’époque, un groupe pour
lequel l’important n’était absolument pas là, mais qui s’efforçait au
contraire de tirer des leçons des expériences des luttes passées et
par conséquent de l’évolution économique actuelle du capitalisme.
Il le pouvait encore d’autant moins que ce bilan théorique mettait
justement en question l’activité politique en tant que telle, et
donc directement les formes organisationnelles traditionelles
qu’elle présuppose.