dimanche 7 octobre 2012

Esclavage capitaliste au Costa Rica

Le capitalisme occidental voile l'exploitation industrielle des pays "périphériques" d'un écran opaque sur les conditions d'extorsion maximale de la plus-value au détriment des travailleurs. Le secteur agro-alimentaire illustre à merveille ces formes de travail en pleine expansion dans le monde où l'exploitation du sur-travail prend des formes diverses : répression, santé, niveau de vie critique, etc.





Ici au Costa Rica cette production agro-industrielle comprend l'exploitation des plantations (bananes, mais aussi ananas) ainsi que les stations d'emballage (on pourrait y ajouter la logistique d'exportation). Cette production intensive réclame une forte compétitivité sur le marché internationale des produits agricoles exotiques mais également entraîne un fort gaspillage (dans un contexte mondial de sous-nutrition) : les produits ne répondant pas aux critères de taille, de forme et d'aspect finissent alors à la décharge.

La logistique est assurée par les installations portuaires de Quepos et Golfito. Cependant la pression extrême exercée sur la main d'oeuvre afin de maintenir un taux de profit croissant conduit les exploitants à créer des conditions de travail esclavagistes et ne crée, malgré le fort profit généré, aucun emploi tant dans l'exploitation agricole que dans l'industrie de transformation.

La production bananière est de type colonial : les exploitations sont autant de principautés nord-américaines (USA), dotées de leurs propres milices armées et de règlements internes fonctionnant au-dessus des lois costariciennes. Le savoir-faire des états-uniens en matière de répression de revendications sociales et d'instrumentalisation de principes démocratiques formels s'épanouit alors logiquement dans ce secteur d'exportation qui nécessite un fort rendement.

On retrouve alors la tristement célèbre compagnie para-étatique United Fruit Company. Chacun sait que cette compagnie états-unienne est à l'origine de l'expression "république bananière" tant son rôle politique -courroie de transmission du colonialisme états-unien- à contribuer à la création de dictatures sanglantes, ou de démocraties formelles aux ordres du capital nord-américain, à travers l'Amérique latine tropicale et équatoriale. L'une des ces interventions capitalistes nord-américaines (qui n'est pas sans analogie avec les dernières interventions coloniales au Moyen-Orient) les plus célèbre restera la mise en place de la dictature au Guatémala, l'Opération PBSuccess menant au pouvoir lieutenant-colonel Carlos Castillo Armas, marionnette de l'UFC dirigée alors par deux ex-directeurs de la CIA, Allen Dulles et Walter B. Smith.

Ce n'est donc pas un problème politique ou colonial. La racine du problème se trouve au coeur de la production capitaliste mondiale.